Les Bateaux Ivres
Le site des petits navires à vapeur de Didier J.
Le Pingouin Le Borodino

 

Le Borodino - La présentation

"Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !"

Le Bateau Ivre, Arthur Rimbaud

Maquette Présentation Réalisation Evocation

 

 

Près de la ferme de mes grand-parents, à Pluméliau dans le Morbihan, se trouve le hameau de "Port-Arthur". Les celtisants affirment que ce lieu est en étroite relation avec la légende du roi Arthur, les bretonnants considèrent que l'étimologie renvoit à la ferme d'un certain paysan nommé Arthur (Porh = cour de ferme en vannetais).

Tout le monde a oublié ce que les plus anciens m'avaient dit. Que ce lieu, comme d'autres dans les environs ("Ker Boer" par exemple en référence à la guerre des Boers), gardait mémoire d'un ébranlement de toute notre civilisation. Qui se souvient encore de ce lointain conflit ayant opposé au début du XXème siècle, comme péfiguration aux renversements des valeurs actuelles, l'occident russe à l'orient japonais dans un combat de titans à Port Arthur en Mandchourie ? La marine impériale expédiée pour secourir Port-Arthur se fera étriller à Tsoushima par la flotte japonaise. Le navire amiral Borodino (copié des navires français de la même époque) coulera à l'issue d'un combat héroïque de 5 heures en ne laissant après lui qu'un seul survivant sur un équipage de 866 marins.


Ci-dessus un bateau réalisé avec le métal de boite de conserve alimentaire, fait pendant mon enfance, et retrouvé précisément dans le grenier de mes grands parents, illustre l'empreinte de ce sujet dans mon propre inconscient.

De vieux livres pour comprendre et me mettre dans l'ambiance

Mon objectif est de faire mémoire de cette tragédie, d'une épopée de la mer comme l'a écrit Frank Thiess dans son ouvrage. L'épopée d'un navire ayant traversé la moitié du globe, mû par un mauvais charbon, pour se faire couler avec son jeune équipage qui, pour la plupart inculte, devait se demander ce qu'il défendait si loin de sa patrie. La fin d'un monde (l'empire russe), la mutation d'une civilisation (le renversement des puissances), la fin du 19ème siècle vernien, la vanité des choses, la mort tout simplement.

Cette urgence en moi m'a fait choisir de construire - pour la première fois depuis mon enfance - une maquette manufacturée. Celle au 1/350 proposée par la marque russe Zvezda, un produit introuvable aujourd'hui.

Le projet ? La réaliser le plus fidèlement possible, en remplaçant les parties les plus grossières par des articles en photo découpe puis de mettre le navire sous une vitrine.

Ci-dessus photodécoupes de l'anglais WhiteEnsign. Des pièces bien fragiles !

 

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